Critique du livre Qui va payer la crise ? de François Lenglet

François Lenglet est l’un des chroniqueurs économiques les plus médiatisés car il explique simplement, à l’aide d’images, des situations et des concepts économiques qui paraissent complexes pour la majorité des personnes.

On retrouve cette force de vulgarisation dans le livre « Qui va payer la crise ? » qui traite la crise européenne.

« Qui va payer la crise ? » est un bon résumé de la chronologie du « sauvetage de l’euro » et de ses ratés : découverte de l’endettement de la Grèce, interventions du FMI et de la troïka, mesures d’austérités, allongement des durées de remboursement des obligations grecques, défaut partielle de la Grèce, création du FESF, du MES, interventions exceptionnelles de la BCE etc.

Le contexte et les enjeux de chaque décision des « sommets de la dernière chance » y sont expliqués et on comprend facilement pour quoi rien n’a marché puisque chaque décision avait un cran de retard sur la réalité.

On retrouve quelques références historiques croustillantes, comme le fait que se soit déjà la Grèce qui ait provoqué la fin de l’Union monétaire latine en (1865-1927).

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La Vente à Découvert (VAD) pour gagner sur la baisse des actions

Le comportement le plus intuitif pour un investisseur en Bourse est d’acheter une action pour la revendre à un prix plus élevé. Cette attitude fonctionne dans un marché haussier, l’actionnaire gagne de l’argent car il revend plus cher l’action qu’il a acheté.

Mais il est également possible d’inverser les étapes d’achat et de vente pour faire un bénéfice sur la baisse de l’action, c’est la Vente à découvert (VAD) ou Short Selling en anglais.

Schéma classique à l’achat : Un investisseur achète 10 actions Total à 35 €. 1 mois plus tard, le cours de l’action est à 40 €.

Si il revend ses 10 actions, il fait un bénéfice de nombre d’actions x (cours de vente – cours d’achat) = 10 x (40 – 35) = 50 € car le cours de l’action Total était en hausse.

Un investisseur anticipant une baisse de l’action Total de 35 € à 30 € peut faire exactement l’inverse.

Schéma de vente à découvert : L’investisseur vend 10 actions Total (qu’ils ne possèdent pas) à 35 €. 1 mois plus tard, le cours de l’action est à 30 €.
Il achète alors 10 actions Total, il fait alors un bénéfice de nombre d’actions x (cours de vente – cours d’achat) = 10 x (35 – 30) = 50 € car le cours de l’action Total était en baisse, comme il l’avait anticipé.

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William Beveridge, l’inventeur de la sécurité sociale

William Beveridge, son nom ne vous dit peut être rien mais il est l’un des inventeurs du concept de sécurité sociale en Angleterre.

Beveridge recommande la mise en place d’un système de sécurité sociale et d’un système de retraite afin de protéger l’Homme du besoin et du risque. Ses idées sont reprises par le premier ministre Anglais Lloyd George dans le National Insurance Act en 1911.
En 1942, en pleine 2ème guerre mondiale, il publie le « premier rapport Beveridge » qui présente ses réflexions pour mettre en place un système social facilitant la reconstruction et qui servira de base au gouvernement travailliste de l’après-guerre.

Les conseils du rapport Beveridge sont suivis pour compléter et mettre en place le

  • National Insurance Act qui accorde à tous les travailleurs et à leur famille une couverture contre le chômage et la maladie, des pensions pour les veuves et des allocations de retraite et de maternité.
  • National Health Service Act qui offre un accès gratuit aux soins et aux médicaments

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Les 22 propositions du Rapport Gallois

1re proposition :
L’État s’engage à ne pas modifier cinq dispositifs, au moins, au cours du Quinquennat :

  • le crédit impôt recherche
  • les dispositifs dits « Dutreil » favorisant la détention et les transmissions d’entreprises
  • la contribution économique territoriale (68 modifications de la taxe professionnelle en 35 ans !)
  • les incitations « sociales » aux jeunes entreprises innovantes, rétablies à leur niveau de 2010.
  • les dispositifs en faveur de l’investissement dans les PME, notamment « l’IR PME » et « l’ISF PME » (annonce du Président de la République à la Remise des Prix de l’Audace Créative – le 20/09/2012).

2e proposition :
Introduire dans les Conseils d’Administration ou de Surveillance des entreprises de plus de 5000 salariés, au moins 4 représentants des salariés, sans dépasser le tiers des membres, avec voix délibérative, y compris dans les comités des conseils.

3e proposition :
Créer un Commissariat à la Prospective, lieu d’expertise et de dialogue social. Accompagner chaque Loi de Finances d’un rapport sur la situation de l’appareil productif fondé sur les travaux du Commissariat.

4e proposition :
Créer un choc de compétitivité en transférant une partie significative des charges sociales jusqu’à 3,5 SMIC – de l’ordre de 30 milliards d’euros, soit 1,5 % du PIB – vers la fiscalité et la réduction de la dépense publique.

Ce transfert concernerait pour 2/3 les charges patronales, et pour 1/3 les charges salariales.

5e proposition :
Mener les recherches sur les techniques d’exploitation des gaz de schiste.

6e proposition :
Aligner les conditions de crédit et des garanties export, en volume, quotité et taux sur le meilleur niveau constaté dans les pays avancés et créer un « prêteur direct » public.

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TTF : La taxe sur les transactions financières dope le marché des dérivés

Les investisseurs institutionnels en France ont augmenté significativement leur exposition aux produits dérivés pour éviter la taxe sur les transactions financières (TTF) qui s’applique à l’achat d’actions.

L’utilisation de futures sur action (Single-stock future) a bondi de près de 250% sur un an, passant de 0,7 milliards de dollars en septembre 2011 à 2,4 milliards de dollars en septembre 2012.

L’exposition aux futures sur actions avait déjà fortement augmentée avant le projet de taxe sur les transactions financières (TFF) puisqu’elle n’était que de 0,3 milliards de dollars en septembre 2010.

L’utilisation de produits dérivés de type Future permet aux investisseurs d’avoir une exposition synthétique sur les variations d’une action tout en évitant de payer la taxe TTF.
Cette stratégie et ses conséquences sont connues depuis longtemps par les investisseurs qui veulent éviter la Stamp Duty (l’équivalent de la TTF) mise en place au Royaume-Uni.
L’imposition de la Stamp Duty sur l’achat d’action au Royaume-Uni avait banalisé l’usage de produits dérivés comme les CFD ou les Futures qui permettait de l’éviter.

Les recherches du Crédit Suisse montre également un intérêt croissant pour les valeurs françaises au sein de l’Euro STOXX. Les actions françaises représentent maintenant environ 30 %, leur plus haut niveau depuis mars 2010.

La taxe sur les transactions financières TTF est appliquée depuis le 1er aout aux achat d’actions cotées sur la place parisienne dont la capitalisation boursière est supérieure à 1 milliard d’euros. Il y a actuellement environ 110 actions françaises concernées par la TTF.

Les craintes de chute des volumes de transactions sur le marché action si la taxe était adoptée, se sont révélée infondées. Malgré un déclin de 10 % du volume tradé en août, les volumes de transactions ont rebondi fortement en septembre, tiré par le haut par les grandes capitalisations.

Ces résultats pourraient servir de support à l’élaboration de la taxe européenne sur les transactions financières qui pourrait s’appliquer aux actions, aux obligations et aux produits dérivés. Le principe de cette taxe a été accepté par 11 pays européens la semaine dernière.
Les détails de cette taxe européenne ne sont pas encore clairs mais elle devrait ressembler à la TTF française. La première version de la taxe sur les transactions financières européenne qui avait été révélée en septembre 2011 suggérait une taxe de 0,1 % sur les actions et 0,01 % sur les produits dérivés.
La version finale devrait être dévoilée d’ici la fin de l’année.

Les critiques avancent que cette taxe sur les transactions financières européenne pourrait mettre à mal la croissance de l’Europe, dérouter les investissements vers d’autre pays et augmenter l’utilisation de produits dérivés permettant de l’éviter.

Le fonctionnement d’un Swap – Les produits financiers

Un swap est un contrat d’échange périodique de flux financiers conclu entre deux parties, le plus souvent des banques ou des établissements financiers. Pour faire simple, 2 parties s’accordent pour échanger un actif sous-jacent.

Un swap est un produit dérivé dont le sous-jacent peut être un taux d’intérêt (le plus souvent), une devise, un panier d’actions, des matières premières ou encore un risque de crédit (Credit Default Swap, couramment appelé CDS).
Le swap d’actions (ou Equity Swap) est, entre autre, utilisé pour créer des trackers sur des indices boursiers étrangers éligible au PEA (voir l’article : Pourquoi des trackers non européens sont éligibles au PEA).

Le swap de taux d’intérêt est le contrat le plus courant, c’est un contrat d’échange de taux entre deux parties. Le taux peut être variable et c’est de là que vient l’intérêt d’un swap.

Il existe plusieurs formes de swaps de taux d’intérêt traditionnels :

  • Swap Standard (ou vanille) : Une entreprise emprunte à taux fixe, l’autre à taux variable
  • CIRS (Currency IRS) : Une entreprise emprunte à taux fixe dans une devise, l’autre emprunte à taux variable dans une autre devise
  • Swap Basis : Les 2 entreprises empruntes à taux variable dans une ou plusieurs devises et s’échangent les flux.
  • Swap de change : échange les intérêts et la valeur d’un sous-jacent dans une devise contre sa valeur dans une autre devise

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L’analyse financier – Les métiers de la finance

Le métier d’Analyse financier

L’analyste financier fournit des analyses et des recommandations sur des actions ou autre produits financiers, selon son domaine de spécialisation.

Son rôle est de conseiller les décideurs (traders, gestionnaires de portefeuille) sur l’achat ou la vente de titres en leur fournissant régulièrement des notes de synthèse.

L’analyste financier étudie les rapports annuels et les résultats des entreprises ainsi que la presse économique, il participe à des réunions internes avec le management des sociétés qu’il suit pour mieux comprendre la stratégie de développement d’un groupe.

Après avoir recueilli les informations nécessaire, il dresse un bilan complet de l’entreprise, il utilise de modèles financiers pour interpréter les chiffres et estimer la valorisation de l’entreprise par rapport aux entreprises concurrente. Il conclut finalement avec une recommandation d’achat, de vente ou neutre et un objectif de cours.

Les analyses financiers peuvent travailler sur de nombreux types de produits : actions, obligations, matières premières, devises etc.

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Les automates de trading affolent la Bourse de New York

Les algorithmes de trading de Knight Capital ont rendu fou Wall Street mercredi 1er août entre 9h30 et 10h15. 148 sociétés ont été victimes de variations brutales plongeant dans le chaos la bourse de New York.
Les automates de trading de Knight Capital ont fonctionné de manière totalement irrationnelle faisant perdre au moins 440 millions à la maison de courtage.

Durant 45 minutes, les cotations de 148 sociétés sont devenues totalement irrationnelles, certaines actions comme Dole Food s’envolaient alors que d’autres comme Harley-Davidson plongeaient. Les actions de Wizzard Software Corporation sont même passées de 3.50 $ à 14.76 $ en quelques minutes.

Le coupable : Knight Capital

Il a fallu plusieurs heures pour comprendre ce qui s’était passé et identifier le coupable : Knight Capital et ses algorithmes de trading.
Knight Capital est une société américaine employant 1500 personnes, spécialisée dans le market-making et le trading électronique et faisant un chiffre d’affaires de 1,4 milliards de dollars.
Les algorithmes de Knight Capital achètent et revendent en permanence des actions pour assurer la liquidité du marché.

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L’AMF condamne le courtier Oddo à 100 000 euros d’amende

L’AMF (Autorité des Marchés Financiers) a condamnée Oddo & Compagnie à 100.000 euros d’amende pour ne pas avoir déclaré entre février 2009 et 2011 les transactions qu’il avait effectuées sur les plates-formes alternatives Turquoise, Bats et Chi-X.

Le courtier avait omis de déclarer les transactions portant sur 27 valeurs du CAC 40. Ce « manquement commis par la société Oddo revêt une gravité certaine » pour l’AMF, pour qui «la transmission exhaustive des déclarations de transactions conditionne la capacité du régulateur à mener sa mission de surveillance des marchés et de suivi des intermédiaires», elles « constituent un outil indispensable à la détection des abus de marché ».

« Même en admettant qu’il n’ait pas été commis délibérément, ce manquement a conduit la société Oddo à ne pas déclarer, entre le 15 février 2009 et le 10 février 2011, (…) l’intégralité des transactions portant sur les 27 valeurs objet de l’enquête effectuées sur les plateformes CHI-X, BATS et Turquoise, soit un total de 787.760 transactions représentant un montant global de 1,88 milliard d’euros à la vente et de 2,34 milliards d’euros à l’achat ».

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La stratégie Event Driven des hedge funds

Les hedge funds Event Driven exploitent les variations créées par des événements importants de la vie d’une entreprise (recapitalisation, fusions, acquisitions, rachats d’actions, démantèlement etc.) et qui auront un impact sur la capitalisation de la société.

Le résultat de ce type d’opération est incertain, les investisseurs manquent donc de visibilité, ce qui crée des opportunités d’arbitrages pour les hedge funds Event Driven.

Il existe 3 catégories d’investissements pour les fonds Event Driven :

  • Distressed Debt : société en détresse financière redressement etc.
  • Risk Arbitrage : société en pleine fusion ou acquérant une autre entreprise
  • Special Situation : toutes les autres situations et événements particuliers ayant un impact sur le capital de l’entreprise

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