Critique du livre Qui va payer la crise ? de François Lenglet

est l’un des chroniqueurs économiques les plus médiatisés car il explique simplement, à l’aide d’images, des situations et des concepts économiques qui paraissent complexes pour la majorité des personnes.

On retrouve cette force de vulgarisation dans le livre «  ? » qui traite la .

« Qui va payer la crise ? » est un bon résumé de la chronologie du « sauvetage de l’euro » et de ses ratés : découverte de l’endettement de la Grèce, interventions du et de la troïka, mesures d’austérités, allongement des durées de remboursement des obligations grecques, défaut partielle de la Grèce, création du FESF, du , interventions exceptionnelles de la etc.

Le contexte et les enjeux de chaque décision des « sommets de la dernière chance » y sont expliqués et on comprend facilement pour quoi rien n’a marché puisque chaque décision avait un cran de retard sur la réalité.

On retrouve quelques références historiques croustillantes, comme le fait que se soit déjà la Grèce qui ait provoqué la fin de l’Union monétaire latine en (1865-1927).

Autant l’analyse de la crise de l’endettement et des difficultés économiques rencontrées est objectives, autant les coupables désignés sont un peu trop simplistes. Le livre répond davantage à la question « Qui devrait payer la crise selon François Lenglet » que « Qui va payer la crise ? ». Actuellement, ce sont les contribuables et les travailleurs qui paient la souveraines.

En résumé, les personnes qui devraient payer la crise et contre lesquelles François Lenglet semble avoir une dent sont :

  • les retraités qui perçoivent une rente à vie et qui sont donc rentiers du point de vue de François Lenglet
  • les vrais rentiers
  • les épargnants
  • les banques et « la finance sans visage »

car ces 4 catégories se sont enrichies avec l’endettement des états.

Les rentiers sont de la génération des babyboomers (> 50 ans), les créances appartiennent aux « vieux » et ils font tout pour continuer à percevoir des rentes importantes au détriment de la croissance et donc des jeunes.
Le non-remboursement de la dette ou la pénaliseraient les rentiers et retraités qui détiennent ces créances et avantageraient les jeunes qui n’ont pas de capital et peuvent uniquement compter sur la croissance future qui n’est possible que si les états retrouvent une marge de manoeuvre.
Le constat de François Lenglet est qu‘il n’y a pas simplement un choc entre les pays industrialisés du nord et les pays du sud mais également un choc générationnelle entre les jeunes et les « vieux ».

François Lenglet prend pour exemple l’Islande pour montrer les avantages qu’on peut tirer du non-remboursement de la dette.

Description du livre par l’éditeur :

Mille milliards ont déjà été dépensés pour tenter de sauver l’euro. Et ce sont les contribuables qui ont été rançonnés par les plans de rigueur, au profit des épargnants et de la finance. Une stratégie suicidaire qui peut conduire à l’explosion de la monnaie unique. François Lenglet, l’intervieweur économique de l’émission « Des paroles et des actes », revient ici sur les causes de la périlleuse situation française et explore les scénarios pour l’avenir. Il explique comment la crise de l’euro dissimule une opposition entre les générations et les modèles de société. Un véritable hold-up des rentiers est en cours. Saurons-nous l’arrêter ?

François Lenglet l’a dit : si rien ne change, François Hollande sera le président du retour au franc. Il n’y a, dans ce pronostic, aucune fascination morbide pour le désastre, et pas davantage de l’exagération qu’affectionne le romantisme pro-européen. C’est tout simplement du bon sens. Voici l’étrange constat qui se fait jour. Alors que l’euro, ce « Frankenstein financier », comme l’appelle l’économiste Charles Gave, vient de fêter ses dix ans, jamais les pays de la n’ont connu de tels écarts de croissance ou de chômage les uns par rapport aux autres. Notre monnaie, loin de favoriser la convergence que l’on imaginait, déchaîne au contraire les forces centrifuges, désarticule la scène politique européenne et alimente le ressentiment des nations. Lors de chaque « sommet de la dernière chance », les chefs d’Etat et de gouvernement jettent à la mer des centaines de milliards, pour tenter de sauver des pays qui ne peuvent pas l’être. Cet argent ne sera jamais remboursé. Il alimente une montagne de dettes dont la taille est sans précédent dans l’histoire, hors temps de guerre. Et il menace de nous précipiter dans l’une des pires crises financières, ruinant les épargnants et les Etats. La terrible situation que montre François Lenglet n’est pas le fruit du hasard. Depuis vingt ans, la cisaille des traités européens décapite les économies. Les cassandres et les optimistes s’agitent en tout sens. Pourtant, les solutions sont là et ce livre les expose.

Résumé :

  • « Qui va payer la crise ? » est très simple et fluide à lire, nul besoin de connaissances économiques préalables, il se lit comme un roman. Il peut être mis entre toutes les mains, y compris, les jeunes.
  • Analyse objective des événements et des difficultés rencontrées passées et futures.
  • Les coupables supposés et les solutions proposées par François Lenglet sont un peut trop simplistes.

Un bon livre, pas cher, rapide et facile à lire qui résume bien la crise européenne et qui conviendra au grand public.
Peut être offert en cadeau à une personne qui s’intéresse à l’actualité économique.

Qui va payer la crise ? 5,70 € en version Poche

 

Qui va payer la crise ? 6,99 € en version Kindle

 

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