Risque de perte sur l’assurance-vie et les fonds en euros ?

Le fonds en euros est le support de prédilection de l’assurance-vie car le risque de perte de capital est quasi-nul et le rendement était jusqu’à présent encore attractif (environ 4 % net) pour les profils sécuritaires. Le capital placé ne peut pas être perdu et l’assureur garantit un taux minimum de rémunération.

Avec la crise financière et la crise des dettes souveraines en Europe, certains français ont peur de perdre l’argent placé dans ces assurances vie.

Nous allons étudier les conséquences et les impacts financiers liés à plusieurs scénarios :

  • Faillite d’un ou plusieurs pays européens
  • Faillite du distributeur du contrat assurance-vie
  • Faillite de l’assureur émettant le contrat d’assurance-vie

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L’exposition des fonds en euros à la dette grecque

La détention de dettes souveraines dans les fonds euros des assurances vie rend anxieux les détenteurs de ce type de contrat qui ont peur de perdre une part de leur capital.

Pour plus de détails sur le risque de perte, vous pouvez lire l’article Risque de perte sur l’assurance-vie et les fonds en euros ?.

Le tableau ci-dessous présente la part de la dette grecque détenue par les principaux assureurs et présente dans les fonds en euros des assurances vie.
En pratique, les fonds en euros sont peu exposés à la dette souveraine de la Grèce avec une exposition allant de 0 % pour la plupart des fonds en euros à 2,5 % pour le Crédit Agricole Assurances.
De plus, le Crédit Agricole Assurances possède un PPE (Participations pour Provisions aux Excédents) s’élevant à 4,2 milliards d’euros et lui permettant de faire face au défaut de paiement total de la Grèce.

 Assureur

Part de la dette grecque dans la composition du fonds en euros

Rendement 2010 du fonds en euros

 Apcil

0 %

4,02 %

 AVIVA/Afer

0,2 %

3,52 %

 ASAC/Allianz

0 %

4 %

 AXA

0,17 %

3,3 à 4 %

 BNP Paribas
Cardif

0,5 %

3 à 3,25 %

 CNP Assurances

0,5 %

3,3 à 3,7 %

 Crédit Agricole
Assurances

2,5 %

3 % à 3,3 %

 MACSF

2 %

4,05 %

Source : Les échos

Nationalisation des banques : les scénarios envisageables

Les craintes sur les banques françaises ont ranimé le spectre des nationalisations. Les valeurs bancaires ont perdu plus de la moitié de leur valeur en bourse cet été 2011 sur fond de crise des dettes souveraines et de rumeurs incessantes.

Les investisseurs n’ont plus confiance et craignent une crise de liquidité. C’est pourquoi l’on entend de plus en plus que la recapitalisation des banques est une nécessité financière de la part de plusieurs acteurs économiques dont Christine Lagarde, la directrice générale du FMI.

Cette recapitalisation peut se faire par la nationalisation des banques, cela ne serait pas la première fois et d’autres pays plus libéraux que la France comme l’Angleterre ont franchi le pas lors de la crise financière de 2008 (nationalisation de RBS).

Nous allons étudier la légalité d’une nationalisation, les scénarios possibles de nationalisation des banques françaises ainsi que les risques pour les actionnaires.

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Les pays les plus exposés au crédit à la consommation

L’encours total du crédit à la consommation dans le monde était de 5473 milliards d’euros fin 2010.
Quels sont les pays les plus exposés au crédit à la consommation ?
Quels sont les pays dont les habitants sont les plus endettés ? Ce sont les questions auxquelles nous allons tenter de répondre.

Le crédit à la consommation sert à financer les achats de biens et de services des particuliers (automobiles, travaux, etc.). Ces crédits sont octroyés par des établissements bancaires qui rémunèrent le risque encouru grâce à des taux d’emprunt plus importants que ceux de l’immobilier.

Les pays sont inégalement exposés au crédit à la consommation qui représente l’endettement des ménages.

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Nouveau barème 2012 de l’Impôt sur le Revenu

Le nouveau barème de l’IRPP (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques) 2012 pour les revenus générés en 2011 est disponible et a été voté dans le Projet de Loi de Finances 2012 (PLF).

Les tranches sont relevées d’environ 2,1 % pour suivre l’inflation (hors tabac).

 

Les nouvelles tranches proposées de l’impôt sur le revenu
Barème actuel 2011 Taux Nouveau barème 2012
de 0 à 5 963 euros 0% de 0 à 6 088 euros
de 5 963 à 11 896 euros 5,50% de 6 088 à 12 146 euros
de 11 896 à 26 420 euros 14% de 12 146 à 26 975 euros
de 26 420 à 70 830 euros 30% de 26 975 à 72 317 euros
Plus de 70 830 euros 41% Plus de 72 317 euros

 

Rappelons que l’impôt sur le revenu français est progressif.

Exemple : Une personne célibataire sans personne  à charge avec une revenu de 50 000 €/an net ne paiera pas 30 % d’impôt sur le revenu même si c’est sa tranche marginale d’imposition mais 0 % sur les 6088 premiers euros, 5,5 % sur les 6058 suivants, 14 % sur les 14 829 euros suivants et enfin 30% sur les 23 025 euros restants (50 000 – 26975).
L’impôt sur le revenu de ce contribuable sera de 9316,75 €, soit un taux réel d’imposition de 18,63 %.

Pourquoi le Yen japonais est-il une valeur refuge ?

Avec la crise des dettes souveraines que nous sommes en train de vivre, on entend souvent parler de valeurs refuges comme l’or, le franc suisse ou encore le yen, la devise japonaise.
Le choix du yen comme valeur refuge peut paraitre étrange vu que le Japon est le pays le plus endetté au monde comparé à son PIB, qu’il a perdu sa place de 2ème puissance économique mondiale, que sa population vieillit, que son déficit budgétaire annuel avoisine les 7 % et qu’il souffre depuis plusieurs années d’une instabilité politique.

Le Yen est une valeur refuge

Le Yen Japonais est la 3ème monnaie la plus traitée sur le marché des changes après l’US dollar et l’Euro. La paire USD/JPY est même la 2ème paire de devise la plus importante avec 20 % des volumes échangés. Le yen est donc une monnaie internationale liquide (il est facile d’en acheter ou d’en vendre en quantité).

Sur ces 5 dernières années, le yen s’est apprécié de 59 % par rapport au dollar américain et de 48 % par rapport à l’euro.

Evolution du Dollar américain par rapport au Yen (Source : Bloomberg)
Evolution du Dollar américain par rapport au Yen (Source : Bloomberg)

L’éclatement de la bulle internet dans les années 2000 avait également provoquée une hausse générale du yen qui était devenue, une fois de plus, une valeur refuge.

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La fraude du trader d’UBS expliquée

La banque helvétique UBS a annoncée le 15 septembre avoir découvert des opérations de négoce non autorisées au sein de sa banque d’investissement. Les pertes engendrées par cette fraude ont été estimées à 2 milliards de dollars, puis réévaluée à 2,3 milliards de dollars.

Les opérations de négoce non autorisées « ont été menées par un courtier travaillant au sein de l’activité « Global Synthetic Equity » à Londres. Le présumé coupable, Kweku Adoboli, trader senior sur ETF et co-directeur du desk de trading Global Synthetic Equities  avec John Hughes a été accusé par les autorités de fraude par abus de confiance.

Logo de la banque suisse UBS
Logo de la banque suisse UBS

Un trader travailleur aux allures de Golden Boy

Le trader a été dépeint dans la presse comme un golden boy qui travaillait tard le soir et faisait la fête le week-end. Avec un salaire de 300 000 euros hors bonus qu’il dépensait apparemment pour louer un loft de 300m² près de la City pour environ 5000 € par mois, organiser de grande fêtes avec DJ et acheter des vins argentins.
Kweku Adoboli a rapidement progressé en ne comptant pas les heures de travail. Entré en 2006 au back-office d’UBS où il appris les processus de traitements des deals financiers, il était trader senior sur les ETF (Exchange Traded Funds).

Une activité de trading pas réellement risquée

Kweku Adoboli travaillait sur un desk Delta One sur ETF. Ce type de trading est théoriquement peu risqué pour la banque car les positions sont généralement hedgées (couvertes). Les variations à la hausse ou à la baisse n’ont donc pas d’influence sur les pertes et les gains du desk lorsque celui-ci est correctement hedgé.

Les ETF (où trackers en français) indiciels sont des produits financiers reproduisant les variations d’un indice boursier. Un tracker indiciel est donc en théorie composé d’un ensemble d’actions, ce qui est plutôt simple à gérer. En pratique, la plupart des banques remplacent le panier d’actions d’un tracker par des produits dérivés qui bénéficient d’un effet levier et qui immobilisent donc moins d’argent pour un gain similaire.
Exemple : au lieu d’acheter une action pour 50€, je vais acheter un produit dérivé indexé sur l’action pour 5€ et dont la valeur augmentera de 10% lorsque le prix de l’action augmentera de 1%. L’argent immobilisé pour être exposé à la hausse de l’action sera donc 10 fois moindre en utilisant un produit dérivé avec un effet levier de 10. Cependant les produits dérivés ne sont pas si simple et leur utilisation comporte des risques liés aux variations des marchés.

Le travail de Kweku Adoboli était d’acheter et de vendre ce type de produits dérivés pour gérer l’exposition de son desk au marché en se couvrant (hedging) afin de limiter les risques liés aux variations des prix, de la volatilité etc.En pratique certains traders travaillant sur des desks Delta One prennent des positions à risques en omettant de couvrir entièrement leurs positions. Ils engendrent ainsi des gains ou des pertes en fonction des variations du marché mais exposent la banque à un risque bien plus grand que celui prévu.

Les 2 principaux exemples de rogue traders travaillant sur des desks Delta One sont Jérôme Kerviel qui a fait perdre 5 milliards d’euros à la Société Générale et Kweku Adoboli qui aurait fait perdre approximativement 2,3 milliards de dollars à la banque suisse UBS.

Les processus de contrôle interne des banques sont beaucoup moins rigides sur les activités comme le trading Delta One car les risques sont théoriquement faibles.

Contrairement à ce que l’on a pu entendre dans les différents médias, les produits financiers manipulés par le trader n’étaient pas particulièrement « complexes » ou « sophistiqués », ce n’était que des produits dérivés courants. Les ETF (trackers) ne sont pas non plus en cause, ces produits sont simples, n’importe qui peut en acheter, c’est la gestion des risques liés aux trackers par la banque qui laisse parfois à désirer mais qui est la plupart du temps totalement maitrisée.
Cette perte pour UBS vient d’une fraude de la part du trader et non pas d’activités risquées. Le seul tort d’UBS est de ne pas avoir mis en place un système de contrôle efficient. Mais ces derniers temps, il est toujours plus facile et vendeur de complexifier la réalité car, comme écrivait Maupassant, « on a vraiment peur que de ce qu’on ne comprend pas ».

D’après les premiers éléments de l’enquête, Kweku Adoboli auraient créé des transactions fictives de couverture avant de cacher le fait qu’il dépassait les limites qu’imposait la gestion des risques à son activité.

Pourquoi a-t-il frauder ?

A ce stade de l’affaire, on ne sait encore que trop peu de choses sur ce qui s’est passé pour avancer avec certitude une explication.
Cependant il y a 2 principales hypothèses :

  • Le trader essayait de maximiser ses gains pour percevoir un meilleur bonus ce qui l’a incité à dépasser ses limites de manière frauduleuse et il s’est ensuite retrouvé piégé après avoir perdu.
  • Le trader a fait une erreur en essayant de gérer les risques de son portefeuille avec des produits dérivés, ce qui lui a fait perdre de l’argent. Pour essayer de « se refaire » il a dépassé ses limites en enregistrant des transactions fictives de couverture, ce qui n’a fait qu’augmenter sa perte.

Selon certaines sources, sa perte serait en partie due à la décision de la Banque Nationale Suisse (BNS) de fixer un taux statique entre l’euro et le franc suisse (taux EUR/CHF à 1,2). Cette décision est exceptionnelle et a provoqué une hausse de l’euro face au franc suisse de quasiment 9% (ce qui est énorme pour le forex).

Il est probable que le trader, sans arrière pensée ne se soit pas couvert contre un risque de baisse subite du franc suisse qui semblait très improbable et qu’il se soit retrouvé piégé.

Le contrôle des activités des traders

Le back-office d’une banque gère toute la partie administrative nécessaire à l’exécution d’une transaction. Kweku Adoboli a commencé en 2006 au back-office d’UBS, ce qui lui a permis de comprendre les processus internes et certainement de conserver certains accès. Après avoir travaillé au back-office de la banque, il avait toutes les connaissances et accès nécessaires à l’enregistrement de fausses transactions de couverture. Le risk management d’UBSavait donc l’impression qu’il respectait bien les limites de risques qui lui étaient imposées.La connaissance du fonctionnement du système de gestion des transactions du back-office n’est pas un problème en soi. Le problème est qu’il a certainement conservé ses droits d’accès aux logiciels utilisés par le back-office ou utilisé les accès d’autres personnes.

C’est le trader lui même qui a alerté sa hiérarchie de sa perte, ce qui signifie qu’il aurait sans doute pu la cacher encore quelques mois grâce à d’autres transactions fictives et montre bien la faillite du système de contrôle d’UBS.

Ce genre de fraude est possible dans beaucoup de banques lorsque l’on connait bien les ficelles du back-office. Cet exemple montre une fois de plus que ce ne sont pas les activités les plus risquées de la banque qui sont impactées.

Les banques doivent mettre en place

  • une politique stricte de gestion des droits d’accès informatique
  • des audits réguliers et non planifiés permettant de vérifier que des transactions ont bien été validées par les bonnes personnes. Il devrait être impossible qu’une personne puisse valider un deal de A à Z.
  • des processus de contrôle interne permettant de retracer les gains effectués par chaque desk de trader

Accumulation de problèmes chez UBS

Les pertes provoquées par cette fraude vont affaiblir UBS sur les marchés financiers.

UBS avait été particulièrement affectée par la crise des subprimes en 2007-2008. La Banque Nationale Suisse (BNS) avait même dû racheter pour plus de 39 milliards de dollars d’actifs toxiques à UBS.

La banque suisse est également en froid avec plusieurs pays car nombre de ses clients sont accusés d’évasion et de fraude fiscale. UBS avait dans un premier temps refusé de dévoiler au fisc américain les noms de 52 000 de ses clients. Les 2 partis ont finalement réussi à s’entendre à l’amiable.

Sources : AFP, Reuters, UBS

La crise de la dette européenne expliquée en Lego

Vous souhaitez expliquer la crise de la dette européenne à vos enfants ou vous voulez simplement la comprendre vous même ? Michael Cembalest, responsable des investissements (Chief Investment Officer) de la banque américaine JP Morgan a fait publier dans une note de recherche un schéma synthétique expliquant les interactions entre les différents acteurs de la crise des dettes souveraines européennes avec des personnages Lego.

Ce schéma censé représenter la vision qu’aurait un enfant de 9 ans de la crise européenne est certes quelque peu caricaturale mais a l’avantage de pouvoir être compris rapidement par tout le monde.

La crise des dettes souveraines européenes en Lego
La crise de la dette en Lego

La légende et les explications sur chaque personnage Lego :

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